Le terme « lixiviat » désigne le mélange produit par le passage de l’eau de pluie ou de fonte des neiges à travers les déchets éliminés dans un lieu d’enfouissement technique (LET). Sur le site de Complexe Enviro Connexions (CEC), ce lixiviat est recueilli au fond des cellules d’enfouissement pour être dirigé vers un procédé biologique comprenant trois étangs consécutifs. Jusqu’en 2010, l’eau résiduelle à la sortie du dernier étang était envoyée par pompage à l’usine d’épuration des eaux usées de Terrebonne et de Mascouche, et a toujours respecté des normes de qualité très strictes.
En 2010, CEC a construit un système de traitement des eaux additionnel, afin de répondre aux nouvelles exigences du Règlement de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM). À l’époque, un nouveau paramètre à surveiller avait été établi pour les eaux rejetées à l’usine d’épuration municipale : la mesure de l’azote ammoniacal.
L’azote ammoniacal est une combinaison d’azote et d’hydrogène, qui se forme naturellement durant la décomposition des protéines contenues dans les viandes et les poissons, notamment.
Le système de CEC respectait déjà les nouvelles normes durant toute la partie de l’année où le temps est clément, c’est-à-dire de juillet à octobre. En hiver, toutefois, la performance du traitement biologique, qui repose sur l’activité de microorganismes utiles, diminuait en raison des basses températures de l’eau à traiter.
Pour maintenir sa capacité de traitement et respecter la nouvelle norme, CEC a investi dans la construction d’un système de traitement biologique raffiné qui s’inspire de la nature. Ce système, appelé « réacteur biologique à support fluidisé », repose sur l’idée de réduire l’azote ammoniacal contenu dans les eaux de lixiviation avant leur rejet vers l’usine d’épuration municipale. Pour ce faire, nous misons sur le travail naturellement effectué par des bactéries nitrifiantes qui se fixent naturellement sur de petits cylindres en polyéthylène de plastique immergés dans l’eau de deux bassins de 542 m3 chacun. En injectant de l’air en permanence au fond de ces bassins, il se crée finalement une agitation mécanique.
Pour optimiser ce traitement biologique durant la saison froide, il faut maintenir une température moyenne d’au moins 25°C dans ces réacteurs biologiques. Nous y parvenons grâce à l’installation d’une chaudière fonctionnant au biogaz, lui-même produit par la décomposition des déchets. C’est l’énergie verte au travail !
Le réacteur biologique a été mis en service en mai 2011. Depuis cette date, il n’a pas cessé de fonctionner et permet d’obtenir, été comme hiver, une eau traitée respectant les exigences les plus strictes de la CMM.